Culture et Confiture
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La recette de cette soupe culturelle ? Un mijoté de Hegel aux petits Diderots grillés sur un lit de musique pop, servie avec un concentré de Freud. Le tout saupoudré d'une bonne dose de folie et de création artistique.
 
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 Le Temple de l'Incompréhensible

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Tyrény
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MessageSujet: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeMer 25 Juil - 13:26

Bon je me lance ! Faut bien commencer par un début.
Voici mon histoire achevée depuis janvier, et qui raconte les déboires de Kalis, une ado bien de chez nous, qui tombe par hasard dans un autre monde.
Bon je sais, l'idée n'est pas franchement originale, mais au fil du récit on se rend vite compte que certaines choses n'arrivent jamais par hasard What a Face
Bien sûr tous les avis, conseils et critiques sont les bienvenus !
PS: avant mon histoire se nommait "C'est quoi ce délire de ouf?" que pensez-vous du nouveau titre ? Ah et je n'ai toujours pas trouvé le temps de faire un découpage en chapitres ! J'éditerai au besoin

Bref, je m'emporte... Bonne lecture à tous !

_____________________________________________________________

Mais où est-ce que j’ai atterri ? J’étais là, pépère, devant ma playstation en train de me demander si je ne ferai pas mieux de travailler mes maths, quand je me retrouve dans une… une ville ! J’ai dû m’endormir à coup sûr. Il n’y a pas à dire, y’a qu’à moi que ça arrive. Je me prive volontairement de bosser ma physique, pour me détendre face à ma (bénie soit-elle) console, et voilà que je pique un roupillon. Décidément je manque de sommeil. Quand je raconterai ça aux autres…
-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites ici ?
Je me retourne pour faire face à un homme de haute stature vêtu d’une armure rouge, curieux mélange de métal et de plastique. La dite armure semble légère et solide à la fois et couvre toutes les parties du corps de l’homme. Enfin, il porte un casque de même couleur, avec une visière noire ne laissant voir que le bas de son visage. Mais… qu’est-ce qui m’arrive ? Peu m’importe de savoir comment est habillé ce type ! Tout ce que je veux, c’est sortir de ce stupide rêve, et là, promis je réviserai ma géométrie analytique. Je n’accorde donc qu’une attention soutenue à l’homme et à la ville qui m’entoure.
-Je vous ai posé une question ! reprend l’homme en haussant le ton. Qui êtes-vous ? Vous n’allez pas le droit de circuler par ici !
-Oh, tu me lâches dis ! je réplique, agacée. C’est mon rêve à ce que je sache, alors je circule où je veux, pigé ?
Le garde pousse un juron de colère, et pointe son arme sur moi. Une espèce de mitraillette pourpre et noir, le genre de joujou à ne pas laisser traîner à la portée des enfants.
-Ah tu veux rire ? Eh bien, on va être deux ! Montre-moi tes papiers !
-Mes papiers ? Mais oui, bien sûr, avec le plus grand plaisir ! Attendez que je me réveille, et puis je vous les rapporte, d’accord ?
J’éclate de rire, bien malgré moi. Ce rêve m’amuse en vérité, quoique je ne doute pas qu’avec mon insolence, l’homme risque fort de me tuer. Ce qui en un sens, m’arrangerait, puisque je souhaite éperdument me réveiller. Mais les choses ne se déroulent pas comme je l’espère. En moins d’une minute, je suis entourée par une douzaine d’hommes en rouge, qui semble constituer une sorte de police, ou de garde. Ils échangent quelques mots avec le premier soldat, puis l’un d’eux m’attrape par l’épaule, et m’inspecte des pieds à la tête.
-Doucement, doucement ! je raille. C’est fragile ça ! On ne vous a rien appris à l’école ! Je veux parler à mon avocat !
Mes remarques acerbes (et, je l’avoue moi-même, dénuées d’humour) les exaspèrent plus qu’autre chose, et je peux sentir l’hostilité poindre derrière leurs casques.
-Dingue, ça ! Vous paraissez encore plus débiles vus comme ça AAAAAIIIIEEE !
L’un d’eux me frappe violemment au crâne. Je gémis, titube, et suis obligée de me retenir à eux pour ne pas tomber. Ces fumiers en profitent et me jettent à terre. Et je ne me réveille toujours pas ? Ça n’est pas normal ! Je souffre horriblement, mon crâne saigne, je le sens. Je lève la main et frémis au contact poisseux du sang. Non, je rectifie, c’est un cauchemar ! Je ne suis même pas réveillée ! J’essaye de me relever mais ils me plaquent à terre.
-Qu’est-ce qu’il y a dans ton sac ?
J’applique mes mains contre mon crâne pour arrêter l’hémorragie. Je tente en vain de retenir des larmes de douleur et … Mon sac ?
-Quel sac ? Je n’ai pas de sac.
Je me retourne et me rends soudain compte avec stupeur que je porte mon sac bleu sur le dos. Il est légèrement gonflé. Je ne me rappelle pas d’avoir pris cette sacoche dans mon rêve. D’ailleurs, je n’ai pas souvenance qu’il était possible d’emporter des choses dans un rêve, mais je garde ma remarque pour moi. Les gardes me l’arrachent, l’ouvrent et le retournent. Devant moi, tombent mon trousseau de clé, mon étui à lunettes (que je m’empresse de saisir discrètement pour enfourcher les dites lunettes), un crayon à papier, mon vieux bloc-notes que je pensais avoir perdu, et… mon cours de grec ?
Les gardes inspectent mon bloc et mon cours sans trop rien y comprendre. Ils se passent les feuilles entre eux et parlementent. Apparemment les signes grecs leur semblent inconnus… euh, c’est plutôt normal… même les gens de la vie réelle ne savent pas lire le grec. Je me surprends même à me demander soudain pourquoi j’ai voulu apprendre le grec. Non décidément je dois être en train de rêver pour penser à ça.
Je me mets sur pieds, enlève d’un geste flegmatique la poussière sur mes vêtements et attends patiemment le verdict de ces messieurs.
-Qu’est-ce que veulent dire ces signes ? me demande l’un d’eux en montrant ma feuille des déclinaisons.
Je me penche sur le mot que pointe le doigt du garde, fais semblant de paraître surprise et réponds tranquillement.
-Jour.
-Quoi ?
-Je dis que ce mot veut dire jour…
-Tu te fous de moi ou quoi ?
-Du tout cher monsieur. Et puisque maintenant on se tutoie : un peu de culture ne vous ferait point de mal, cela vous donnerait l’air diamétralement plus intelligent !
Le coup de poing qu’il m’envoie suffit à me tenir K.O pendant cinq minutes. Des étoiles dansent autour de moi. Un brouillard se lève. Ça y est ! Je vais me réveiller ! Enfin ! Je me frotte les yeux avec force. Et les rouvrent. Les taches noires disparaissent. Je distingue le canapé rouge du salon, brusquement soulagée de revenir à la réalité. Devant moi se tiennent… les gardes rouges ricanant ! Impossible ! Je suis de nouveau par terre et une douleur fulgurante me traverse tout le côté gauche du visage. Rien n’a changé. Je remarque alors pour la première fois la ville avec ces horribles bâtiments modernes fait de métal gris. De grosses cylindrées noires passent à travers les rues étroites dans un bruit de pétard, laissant derrière des traînées épaisses et grisâtres. Bon sang, j’arrive à sentir l’odeur forte de gasoil, je sens la pierre sale et rugueuse sous mes mains, les personnages qui m’entourent sont réels : un homme basané se grattant le nez, un autre adossé à un vieil immeuble en ruine et qui fume une cigarette, un couple d’amoureux qui passe en me regardant avec curiosité. Ça n’a rien d’irréaliste ! Ils sont bien là, avec leurs propres intelligences, leurs propres sentiments, leurs préoccupations. Vivants en quelque sorte. Et non un pur produit de mon imagination. C’est un cauchemar que je vis. Un cauchemar vivant.
-Que se passe-t-il ?
Un autre garde s’est approché, l’air plus féroce que les autres, bien qu’il soit de taille égale. C’est un de leurs supérieurs à coup sûr. Son uniforme est jaune, une terrible lueur d’intelligence brille dans ses yeux, et à la différence de ses camardes, il ne porte pas de casque, laissant voir son visage pointue et mauvais. Je sens qu’avec celui-là, j’ai plutôt intérêt à marcher droit.
-Nous avons arrêté cette insolente personne, capitaine ! répond celui que j’ai insulté en dernier. Elle porte sur elle ces étranges documents. Regardez.
Le capitaine prend les feuilles que lui tend le garde, sans me quitter un instant des yeux. Son regard est méprisant, et il semble concevoir un profond dégoût pour ma petite personne.
-Ces caractères-ci sont de notre langue, continue le garde en parlant des consignes en français. Mais par contre ceux-là…
Le capitaine l’interrompt d’un geste. Ses yeux s’agrandissent. Une profonde stupeur passe sur son visage. Il essuie la sueur qui perle sur son front, respire bruyamment et murmure :
-Remettez-là debout.
Avant que j’ai le temps de réagir, deux gardes me prennent par les bras et me relèvent avec brutalité.
-Vous savez lire l’Incompréhensible ?
Je cligne des yeux, et réponds aussi aimablement que possible (plutôt difficile, surtout quand je suis de mauvaise humeur) :
-Vous demande pardon ?
-Je vais répéter ma question, et plus lentement s’il le faut, siffle le capitaine. Savez-vous lire ceux-ci ?
Et il me met sous le nez la conjugaison du moyen-passif.
-Oui. Il est vrai que ça peut paraître incompréhensible, mais pour moi c’est du grec…
-Du grec ? C’est ainsi que ça s’appelle, hein ?
L’homme se caresse doucement le menton. Une angoissante lueur passe dans ses yeux. Une joie apparemment infinie.
-Dois-t-on la liquider capitaine ?
Ce dernier relève lentement son horrible tête pointue. La lueur rêveuse disparaît, et il adresse à son suppléant cette tirade qui restera gravée dans sa mémoire:
-De quoi ? Espèce de crétin dégénéré ! Que je vous reprenne à user de votre pouvoir ! Vous êtes dégradé et affecté aux égouts dès ce soir, le temps pour vous de saluer votre famille car vous y resterez jusqu’à que vous mourriez dévoré vivant ou que je décide enfin que votre présence mérite la lumière du soleil !
Le garde en reste béat. Même quand le capitaine ordonne aux autres de le suivre, et de m’escorter, il ne bouge pas d’un pouce au moment où nous partons.

Nous traversons la ville, longeant un large bâtiment fait de brique et de métal de la même couleur que l’uniforme des gardes. Je m’intéresse au reste de la ville. Les édifices faits de tôle grise laissent la place à des immeubles d’habitation d’aspect minables, aux murs noircis par la pollution. Les rues aux pavés inégaux sont étroites et sombres, et ça et là, j’aperçois des ombres passer, évitant soigneusement les gardes rouges. Nous atteignons alors une partie de la ville plus animée, aux routes larges permettant la circulation de quelques grosses voitures semblables à des 4x4, ainsi qu’à d’immenses camions de la taille de maisons. Les gens circulent volontiers à pieds, esquivant les véhicules du mieux qu’ils peuvent. Je suis alors stupéfaite en découvrant des petites motos volantes flottant au-dessus des toits de la ville et je ne cesse de tourner la tête dans tous les sens en suivant ces merveilles de technologie.
-Incroyable ! On croirait rêver !
Je m’interromps et gémis. Mon admiration pour ce paysage incroyable n’était que pour cacher le fait que je ne sais pas ce qui m’arrive. Suis-je en train de rêver ? Dans le coma ? Ou alors est-ce que je viens d’entrer dans la quatrième dimension ? Est-ce que je ne me suis pas égarée dans un jeu vidéo ? Impossible ! Scientifiquement inconcevable. J’ai envie de hurler. Il ne faut pas que je reste inactive, ni que je pense sinon que risque de devenir plus folle que je ne le suis déjà.
Je m’intéresse à ce que disent mes charmants gardes du corps.
-Pourquoi ne pas l’avoir tuée capitaine… si je puis me permettre ?
-Parce qu’elle sait lire l’Incompréhensible…
-Peut-être qu’elle nous ment ? Vous savez qu’elle s’est comportée d’une bien étrange façon quand…
-Écoutez, les seuls écrits que nous ayons de cette langue sont dans le vieux temple et rares sont les personnes qui sont au courant de cela ! Même vous, ne savez pas à quoi cela ressemble. Interrogez ce simple passant et il vous dira qu’il n’a jamais entendu parler de cet Incompréhensible ! Et voilà que cette gamine porte dans son sac des feuilles entières de… Je souhaite l’interroger, et si elle ne sait pas le lire, alors nous la fusillerons pour insultes à agents de la sécurité ainsi que vol de textes anciens.
-Mais comment saurez-vous si elle sait vraiment le lire ?
-Si la « vieille » réagit en entendant cette gamine, alors cela veut dire qu’elle sait…
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeMer 25 Juil - 13:27

-Mais la « vieille » ne se trouve pas au palais !
-Exact, fait le capitaine en s’arrêtant devant une imposante porte cachant un gigantesque bâtiment noir et rouge. C’est pourquoi vous allez de ce pas aller me la chercher.
-Bien capitaine. Venez vous autres !
-Par ici, vous, dit le capitaine à mon adresse.
Je jette un regard inquiet au monstre de tôle rouge se dressant devant moi. Le bâtiment n’a pas de forme particulière : un immense cube d’acier grossièrement posé en plein milieu de la ville. Je passe devant le capitaine, et pénètre dans un couloir gris. Le chef des gardes m’ordonne d’avancer. Nous marchons pendant dix bonnes minutes, traversant des salles peu ou violemment éclairés, soient d’un rouge terne semblable à du sang. Le tout donne une atmosphère de vieille industrie hantée par des psychopathes, ou bien un lugubre cimetière. En effet, il arrive qu’en passant devant des portes fermées j’entende d’horribles cris de douleurs. Je ne peux pas m’empêcher de m’arrêter devant l’une d’elles, où les hurlements sont plus forts et plus effrayants que jamais. La personne que l’on torture (pour ça il n’y a pas de doute : je dois me trouver dans une sorte de prison) beugle à en faire vibrer les murs et le cœur.
-Ne vous inquiétez pas, murmure le capitaine derrière moi. Ça ne risque pas de vous arriver ! Vous serez directement fusillée. A moins que sa majesté en décide autrement…
-Vous me rassurez à un point, vous ne pouvez pas savoir.
Il ricane et me force à continuer.
Nous arrivons enfin à une porte gardée par quatre soldats en faction. Ils se redressent à la vue de leur capitaine et le saluent.
-Je dois le voir tout de suite, c’est urgent ! commande mon capitaine chéri.
-Avec… ça ? font les autres en me pointant de leurs armes.
Mon sang ne fait qu’un tour. Je sens la fureur montée en moi : voilà bien trop longtemps que je reste calme ! Il faut bien que je me défoule.
-Ça ? Tu t’es déjà regardé ? A force de rester là à rien foutre, t’es devenu comme ton arme : con et inutile !
Mais pourquoi faut-il que je m’énerve quand il ne faut pas ? Je ne parviens pas à éviter le coup de crosse de mitraillette au creux du ventre, et la tape sèche du capitaine derrière la tête. Je demeure muette comme une tombe et c’est à peine si j’arrive à tenir debout, tremblant de rage et de douleur.
Le capitaine reprend d’un ton plus calme :
-Elle n’a pas été décontaminée, mais elle vient de débarquer à peine.
-Justement capitaine. Si je puis me permettre, ceux qui viennent de l’extérieur des murs sont les plus dangereux d’un point de vue sanitaire et donc…
-Cette gamine vient de l’extérieur, mais pas celui que vous croyez…
Les gardes échangent un regard et finalement nous laissent passer. Je suis de plus en plus intriguée surtout après ce que vient dire le capitaine : se douterait-il de quelque chose ? Sait-il que je viens d’un autre monde ? Pourquoi sont-ils obsédés par cet Incompréhensible ? Qu’à-t-il de si important ? Autant de questions qui restent sans réponse, mais celle qui me tourmente le plus est : où suis-je, bon sang ? C’est quoi cette ville à la fin ?
J’entre dans une pièce aussi large et haute qu’une cathédrale. Pourtant elle n’a rien de particulier : juste un grand tapis rouge serpentant vers un imposant trône écarlate lui-aussi, rien d’autre. Très original comme déco… Le seul truc qui rend cet endroit incroyable est qu’un des murs en métal a été remplacé par une fenêtre de plus de cinq mètres de haut, et vingt mètres de long offrant une vue dégagée sur les toits de la ville même si le temps est trop sombre pour pouvoir y distinguer quoi que soit. Ça donne une petite idée du type qui y vit… Sûrement un gars complexé par sa petite taille et qui veut tout voir en grand. Je ne peux m’empêcher de sourire à ma déduction, mais je déchante vite quand mon capitaine me lance un regard assassin. Ce n’est pas demain que je me ferais apprécier par ce gars-là.
-Votre majesté, j’ai ici avec moi quelqu’un qui pourrait vous intéresser, dit-il.
Je scrute les environs mais ne vois personne d’autre que moi et mes gardes. Je tourne le regard vers le trône de plus de deux mètres de haut, quand soudain émerge de derrière… un géant ! C’est le seul mot que je trouve pour qualifier cet homme. Il est aussi grand que son fauteuil, et presque aussi large. Vêtu d’un habit rouge comme les gardes, il porte en plus une cape noire, une ceinture d’or, des lunettes carrées en acier qui ne cachent pas la rudesse et la froideur de son regard. Il a tout du général, et je comprends en un quart de seconde que ce militaire doit diriger la ville d’une main de fer. Aucune pitié n’émane de son visage carré surplombé par des cheveux noirs grisonnants plaqués sur son crâne. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que, vu la tête qu’il tire en me voyant, ce type ne va pas m’aimer non plus.
-Qui est-ce ? demande-t-il d’une voix grave qui fait résonner l’air autour de moi.
Mes gardes se sont inclinés jusqu’à terre en le voyant apparaître et mon capitaine semble marquer le plus grand respect pour cet homme. Moi, j’observe les yeux grands ouverts.
Le capitaine congédie les deux gardes d’un geste. Puis il se tourne vers « sa majesté » qui rugit presque :
-Pourquoi m’amenez-vous ce gosse crasseux ? Vous savez bien qu’il est interdit qu’un des habitants pénètre dans le palais !
« Palais » ? Je n’irai pas jusqu’à nommer cet endroit, palais.
-Je le sais bien monseigneur. Mais il se trouve que cette enfant porte sur elle des documents qui vont sûrement vous intéressez…
Et il sort de mon sac qu’il porte avec lui depuis le début, mes cours de grec. De l’autre côté, la réaction ne se fait pas attendre. L’homme suffoque presque. Il est prêt à s’évanouir. Le capitaine s’élance et le retient.
-Non… où a-t-elle… ?
-Monseigneur, ce n’est pas tout…
-Ne me dites pas que…
-Du moins je l’espère pour nous… et pour elle…
Leurs regards convergent vers moi. Je me dandine sur place, de plus en plus mal à l’aise. Tout ça sent mauvais, très mauvais. Je me demande comment je vais m’en sortir…
Un horrible silence s’installe. Je tremble de froid. Après tout, je ne porte que ma veste et un tee-shirt et cet endroit a tout pour vous mettre dans l’ambiance.
-Vous savez lire cela ? demande le géant.
-Oui, je réponds franchement en relevant la tête.
Des coups frappés. Chacun de nous sursaute : moi de peur, le capitaine de joie et l’autre de surprise.
-Nous allons le vérifier si vous permettez majesté, murmure le capitaine à son roi. Entrez !
Par la même porte par où je suis rentrée, je distingue dans la pénombre trois gardes dont deux portant une masse sombre. On dirait un cadavre. Je frissonne.
Ils arrivent enfin dans la lumière et mes premiers doutes se dissipent, tandis que d’autre s’infiltrent : les deux gardes portent en effet un corps mais apparemment vivant. Il s’agit d’une très vieille femme, habillée d’un simple drap de soie crasseux et d’un bandeau bleu autour du front. Elle est tellement recroquevillée sur elle-même, si ridée, presque aveugle, et le corps parcourut de tremblements qu’elle me fait immédiatement penser à un nouveau-né lâchement abandonné par ses parents, et confronté au nouveau monde. Je sais, la métaphore est un peu osée, mais il se trouve que je ne suis plus vraiment dans mon état normal, à moins que ça ne s’est pas remarqué… Comble de tout, ses bourreaux la jettent à terre avec dégoût. Elle se relève péniblement, et je peux alors remarquer sa petite taille. Elle lève sa tête ridée comme une pomme, et essaye d’ouvrir les yeux, mais ses paupières semblent éternellement closes. Il lui reste quelques cheveux blancs sur le haut de son crâne.
Les deux gardes s’inclinent et s’éloignent tandis que le troisième s’approche. Il tient un vieux bâton de bois entre ses mains, auquel on a accroché des petites fleurs semblables au muguet. Le garde abaisse le bâton et l’agite devant la joue de la vieille femme. A ma grande surprise, les fleurs émettent un bruit de clochette. A ce son, la vieille femme s’agite, tend les bras vers le bâton mais le garde le lui retire en éclatant de rire. La femme continue à agiter ses bras, en vain. Ils retombent le long de ses maigres côtes. Elle soupire. Une vague de pitié m’envahit, et je ne peux m’empêcher de lancer :
-Très amusant oui… Ce genre de blague, même un môme de trois ans ne le fait pas…
-Silence ! ordonne le roi d’un ton sans réplique.
Je tourne mes yeux vers lui et soutient effrontément son regard. Mais c’est à peine si mon acte héroïque est remarqué ; je suis vite oubliée.
La vieille a entendu mon cri. Elle braque ses yeux aveugles sur moi, et une lueur étrange passe sur sa figure, mais elle reste muette. La femme reporte son regard sur le roi tandis que celui-ci écoute le discours que lui murmure son capitaine à l’oreille, et son visage se durcit.
-Qu’y a-t-il ô, roi Andrassi ? Ton pouvoir diminuerait-il au point que tu fasses appel à moi, que tu fasses venir ta garde jusqu’aux bas quartiers pour venir chercher celle que tu méprises le plus en ce monde ?
-Crois bien, Tyrény, que mon mépris pour toi est toujours sans faille, siffle le dénommé roi Andrassi entre ses dents avec une horrible perversité dans les yeux. Mais il se trouve que j’ai besoin de toi pour écouter…
-Besoin de moi ? Menteur ! hurle la vieille en s’excitant. Tu peux tromper tout le peuple, mais pas moi ! Voilà bien longtemps que je me méfie de toi, que je savais que tes soi-disant bonnes actions n’étaient qu’un prétexte, qui t’ont servi à assouvir ta soif de pouvoir ! J’ai appris à m’immuniser contre tes discours, ta voix, ton aspect, au point que j’en sois devenue aveugle, mais pas dans le sens que tu crois !
-Et c’est pour cette raison, que cette bande de jeunes abrutis te suit dans ta lutte contre ma démocratie ? Qu’y a-t-il ? Aurais-je touché la corde sensible ? Tu y tiens à tes gamins de rues, à ces débauchés ? Hein ?
La vieille baisse la tête, et se mord les lèvres. Elle s’est emportée, ça se voit. Elle doit être à demi-folle pour avoir révélé ainsi sa pensée envers Andrassi. Même moi qui ne suis pas très équilibrée mentalement, je ne l’aurais pas fait, c’est dire !
Le silence persiste, à en devenir fou. Ça me donne l’impression d’avoir du coton dans les oreilles. J’ai envie de hurler…
Le grand type nommé Andrassi coupe enfin ce silence inutile et dit d’une voix atrocement douce :
-Je ne veux rien de toi Tyrény, juste ta présence. On va voir comment tu réagis face à ce que je vais te révéler.
Il fait un signe vers son capitaine. Celui-ci s’avance vers moi et me tend mon cours de grec.
-Lis, ordonne-t-il.
Je prends les feuilles et regarde la première page : c’est un de mes exercices avec les consignes en français. Je jette un regard furtif à la vieille Tyrény : elle semble abattue, mais je vois bien que tous ses sens sont en alerte. Je réfléchis à toute vitesse : Andrassi veut la piéger. Il souhaite la faire réagir devant la lecture du grec. Je ne sais ce qui passera si la vieille reconnaît la langue, mais je ne tiens pas à donner satisfaction à mes bourreaux. Et puis si ce que j’ai en tête marche, je me ferais tuer et c’est exactement ce que je veux.
Je me racle la gorge et dis dans un murmure parfaitement audible à l’adresse du capitaine :
-Qu’est-ce que vous voulez que je vous lise ? Ça, je fais en montrant les phrases de français, ou les trucs que vous ne comprenez pas…
-Tais-toi et lis ! siffle le capitaine en pointant son doigt sur les phrases de grec.
Je lui décoche un sourire d’excuse. Son visage prend une belle teinte écarlate. J’ai l’impression qu’il va exploser de rage. Je ne sais pas si Tyrény a compris mon message : en tout cas elle n’en montre aucun signe. Je pousse un profond soupir et lis la première phrase de grec :
-Η της σεληνης θεα εν τη νυκτι μετα τους αστερας φαινει.
Ce qui littéralement veut dire « la déesse de la lune brille dans la nuit parmi les étoiles »…Franchement il n’y a rien d’original, mais bon…
Je lève les yeux vers le roi et son capitaine. Ils ont les sourcils légèrement froncés comme quelqu’un qui n’y comprend rien. Remarque je ne leur en veux pas : même moi je trouve ça ridicule quand je le dis à voix haute. Toutefois la réaction de la vieille femme m’épate : elle n’a pas bougé d’un pouce ! Elle est toujours tassée sur elle-même et son corps reste parcouru de tremblements incontrôlables. D’un geste las elle redresse le bandeau sur son front et dirige ses yeux aveugles à droite et à gauche. Enfin, elle demande avec un faible sourire à l’adresse d’Andrassi :
-Eh bien ! Qu’est-ce que tu voulais me montrer ?
Andrassi a la respiration saccadée, ses yeux sortent de leurs orbites et s’il n’avait pas ses lunettes, ils auraient été éjectés. Il lance un regard glacial à son capitaine qui semble fondre à vue d’œil. Quant à moi, je fais mine de m’intéresser à la décoration en sifflotant un petit air. Je sens le regard du roi peser sur ma nuque. Je tourne la tête dans sa direction et peux voir alors toute la colère qui gronde en lui.
-Sors d’ici vieille femme ! hurle-t-il en envoyant un nuage de postillons. Sors d’ici avant que mon courroux ne s’abatte sur toi !
-Voyons… ne me dis pas ô mon cher roi, que tu m’as fait venir pour rien ?
-DEHORS !
Tyrény ricane et devant mes yeux éberlués, disparaît dans une langue de feu blanche. J’en reste bouche bée avant de me souvenir que dans un rêve tout est possible.
La voix d’Andrassi résonne à mes oreilles et me tire de mes réflexions :
-Toi ! J’ignore si tu ne sais pas lire l’Incompréhensible, ou si tu as prévenu la vieille, mais en tout cas tu vas mourir dès ce soir ! Il ne sera pas dit qu’une gamine aura osé se moquer de moi ! Capitaine, foutez-la dehors !
-Bien, monseigneur.
Trop content d’échapper aux foudres de son chef, le capitaine m’empoigne par le col de ma veste et me traîne à travers la grande salle. J’ai juste le temps, avant de passer la porte, de voir le roi Andrassi assis sur son trône me lancer un regard mauvais. Sur ses genoux, sont posées mes feuilles de grec.
Une boule se forme dans mon estomac, tandis que nous traversons le palais en sens inverse. Je ne vais pas être condamné à mort, comble de malheur ! Pourquoi me jeter « dehors » au lieu de me tuer tout de suite ? Et combien de temps vais-je rester coincée dans ce foutu rêve ?
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeMer 25 Juil - 13:28

Le cliquetis métallique que produisent les portes en s’ouvrant me remplit d’horreur. Une sueur froide coule le long de mon dos. Les portes s’écartent complètement me laissant entrevoir des collines d’un vert-gris, des arbres aux allures inquiétantes, des rochers pointus dispersés un peu partout. Ni fleur, ni animaux. Cette nature sauvage ne me dit rien qui vaille, et je commence à comprendre pourquoi on préfère me laisser là plutôt que de me tuer. Ce n’est pas pour rien que la ville est entourée de ces hauts murs sordides d’au moins deux mètres d’épaisseur, si ce n’est que pour se protéger de ce qu’il y a dehors.
-C’est… c’est sympa comme coin…
Le capitaine (qui a retrouvé toute sa grandiloquence) éclate d’un rire horrible et me pousse vers la sortie. Sur les murailles, les gardes en rouge me jettent des regards pleins de curiosité et d’avidité. Je passe la porte à contre-cœur, et mes yeux s’attardent sur un arbre noir aux branches fines et tordues qui me fait immédiatement penser aux arbres qu’on voit dans les contes de fées. Je frissonne de plus belle : mon rêve prend de plus en plus des allures de cauchemar. Vivement que je me réveille.
-Hé ! fait la voix du capitaine derrière moi.
Je me retourne et reçois mon sac bleu en pleine poitrine. Je foudroie le capitaine du regard mais je suis comme un lion en cage : je ne peux que rugir.
-Fermez les portes vous autres ! crie-t-il aux gardes postés sur les murailles. Et toi, poursuit-il vers moi tandis que les portes se referment, montres-nous combien de temps tu tiens !
Sa haute silhouette ricanante disparaît et je n’ai plus devant moi qu’un mur noir. Mon cœur tombe comme une pierre dans mon ventre. Je commence à comprendre. Je comprends que je ne suis pas dans un rêve et que tout cela n’est qu’une terrifiante réalité. Résolue à ne pas hurler mon désespoir, à ne pas perdre la face devant ces types qui m’observent bien en sécurité dans la ville, je mets mon sac au dos et marche tout droit. Avec un peu de chance je vais tomber sur un monstre qui ne fera qu’une bouchée de moi, et peut-être que je me réveillerai. Peut-être reste-t-il un espoir ? Ou alors mon père ou ma mère viendront me réveiller me demandant pourquoi je n’ai pas révisé mes maths ?
Toutes ces suppositions me pourrissent l’esprit, et je me préfère me concentrer sur où je mets les pieds. Il n’est pas facile de marcher sur un sol herbeux en partie recouvert par des os humains…

Je crois que je suis perdue… Ce paysage cauchemardesque ne présente aucune originalité. Tous les arbres se ressemblent et on peut être sûr de trouver après chaque amoncellement de pierres, un groupe de collines grisâtres. Et pas âme qui vive ! C’est bien ma veine. J’ai vite abandonné l’idée que je me trouve dans un stupide rêve. Tout cela est trop réaliste, et franchement dans un rêve normal on ne passerait pas des heures à marcher sans rencontrer un monstre ou un ange. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que la nuit tombe. Il y a déjà peu de lumière mais ce ne sera rien comparé à l’obscurité totale. Je me laisse tomber sur une pierre, fatiguée, transie, attendant la nuit et la mort. Lentement, je sombre dans le sommeil, quand soudain, un bruit me réveille. Je sursaute prise de panique. Quelqu’un ou quelque chose approche. J’ai peur, mais je ne bouge pas d’un pouce. N’est-ce pas ce que je souhaite ? Qu’on me tue ? Allons restons-là à attendre…
Eh ! Une minute !
Je viens tout juste de me convaincre que je ne me trouve pas dans un rêve. Or, si je me trompe et que ça en est vraiment un, alors ma mort me réveillera. Mais si ce n’est pas le cas, je mourrai pour de vrai ! Comment savoir ? Le bruit se fait plus proche, et ressemble au galop d’un animal, d’un très gros animal. La poussière sur la pierre vibre autour de moi. Rêve ou réalité ?
Je saute de mon rocher.
-Dans le doute…
Et je pars en courant. Derrière moi le bruit s’amplifie, la terre tremble, mes dents claquent, ma course s’accélère et un terrible rugissement se fait entendre. Je me retourne sans m’arrêter et manque de m’évanouir. Sur le rocher où je me trouvais il y a moins de dix secondes, une créature de cauchemar se tient. A première vue, elle me fait penser à Alien. Puis je peux voir que sa tête est plus allongée, sa mâchoire est assermentée de dents fines et pointues, et son front est surmontée d’un large pic en acier noir. Elle se tient accroupie sur la pierre, ses pattes avants griffant la roche. Elle est de taille mince, et je peux voir le long de sa colonne vertébrale se hérisser des pics noirs. Enfin, sa peau est semblable à de fines écailles noirâtres aux reflets mauve. Le monstre pousse un second grondement, et se propulse en avant avec une telle force que le rocher part en arrière. La créature fait bien deux mètres de haut, et court sur deux puissantes pattes arrière. Je redouble ma course, tout en pestant sur le fait que je ne suis pas une sportive et qu’il y a bien une chose que je déteste c’est courir. On dit que la peur donne des ailes. Et bien j’ai beau être morte de trouille, mes jambes me paraissent de plomb, et le peu d’écart qui me sépare du monstre est bien vite rattrapé par celui-ci. J’arrive à sentir son souffle fétide sur ma nuque, ses griffes essayant d’accrocher mon sac. En un tournemain je m’en débarrasse et le balance à la gueule du monstre, qui, surpris, ralenti sa chevauchée pendant deux secondes. Suffisamment en tout cas, pour que je prenne de la distance. Je m’essouffle bien vite, et je cherche désespérément un endroit où me planquer. La chance me sourit : j’aperçois aux pieds d’une colline ce qui semble être un amoncellement de roches. Je me dirige dessus avec l’espoir qu’il y est un espace entre deux pierres où je puisse me glisser. Pourtant, ce n’est pas ce que je crois, et le fait que je courre vers ce pseudo abri, est ce qui va complètement changer mon destin. Car, après tout si je ne l’avais pas vu, j’aurais été tuée et mon histoire s’arrêtait là. En effet, quand j’arrive à dix mètres de cet endroit je comprends que je me suis trompée, que ma fin est proche, et je maudis ma mauvaise vue.
Ce n’est pas un grotesque amoncellement de pierres. C’est l’entrée d’un tunnel sur la colline, et à moins d’avoir dix kilos d’explosifs, il m’est impossible d’ouvrir la porte en pierre brute.
Un gémissement de désespoir part dans ma gorge. Je suis prise au piège ! Je ne peux pas rentrer me réfugier. Le monstre sera sur moi dans deux secondes. Epuisée, et espérant un miracle, je parcours les derniers mètres jusqu’à la porte et c’est alors que le phénomène se produit. La porte s’ouvre.
Sans réfléchir, je me jette à l’intérieur et me rends compte avec un frisson d’horreur que le passage ne se referme pas. Le monstre se lance et attrape ma jambe. Je hurle.
BAM !
La porte s’est refermée.

Je reste plusieurs minutes les yeux fermés, étendue sur la pierre froide. J’ai vécu assez d’émotions pour toute une vie ! Mes jambes tremblent encore, j’ai mal à la tête mais je suis en vie. Ce qui n’est pas le cas du monstre. Les deux moitiés de son corps sont séparés par vingt centimètres d’épaisseur de pierre. Le pauvre… Si ce n’était pas à moi qu’il en voulait, j’éprouverai presque de la pitié pour lui, mais c’est assez d’être en un seul morceau.
Je rouvre les yeux, et me mets sur pieds. Je me trouve dans un long couloir sombre, éclairé par des torches accrochées aux murs. La pierres est jaune et polie, et d’étranges dessins y sont gravés. Je les examine : certains me rappellent le monstre, mais la plupart du temps ils semblent fuir une espèce de sphère qui jette ses rayons sur eux. Voilà qui me rassure. Je dois me trouver dans une sorte de temple et apparemment cet endroit n’est pas tenu par les monstres.
J’avance à travers ce corridor qui n’en finit pas, jusqu’à arriver à un croisement. Trois chemins se proposent à moi, tous éclairés par des torches aux flammes de couleurs différentes. Sur celui de droite, les flammes projettent une lueur de couleur rouge, celui du milieu est bleu, et celui de gauche est blanc. Je suis plus tentée par le blanc ou le bleu. Mais je ne pense pas que je dois me fier à la couleur… Je m’approche du couloir du milieu et examine les dessins du mur. Je pousse un cri. Ce ne sont pas des dessins, mais des écritures et je les reconnaît aussitôt. C’est du grec. Je respire lentement, le cœur battant d’émotion. Je pense à Andrassi, et à sa surprise quand il a vu mes cours de grec. Et bien là, je ressens la même chose mais un peu différemment. Depuis le début tout me surprend. J’ai l’impression d’être dans un rêve, et dans ce monde de fous, le grec apparaît sur les murs. Vraisemblablement, dans le but de m’aider. Soudain un doute me traverse l’esprit, bien différent des autres. Je ne suis pas tombée ici par hasard, ce n’est pas un mauvais rêve, ni la malchance qui m’a conduit dans ce lieu sordide. Si je suis là, c’est parce que je connais le grec et que c’est cela qui m’aidera à m’en sortir. Comment ? Je me lève sur la pointe des pieds et lis la première ligne, la plus visible. Je retombe bien vite. Pendant un moment, j’ai cru que j’étais une sorte d’élue, choisie à cause du fait que je comprends le grec. Je me voyais déjà à la tête d’une armée, renversant le roi Andrassi et tirant les oreilles du capitaine. Puis portée sur les épaules d’une foule anonyme qui me traiterait en héros. Or tout ça est impossible. Pour preuve, je ne comprends absolument rien à ce qui est marqué sur le mur !
C’est bien des signes grec mais les mots sont incompréhensibles. Le désespoir m’envahit, et mes rêves de grandeurs et d’héroïsme s’évanouissent. Je reste ainsi prostrée, pendant une minute et me secoue soudain en poussant un juron. Allons ! Essayons d’abord de me sauver moi-même, les grandes actions viendront après ! Après tout, ce monde n’est pas le mien, et ils n’ont qu’à se débrouiller seul. Comment ai-je pu croire être l’élue ? Je n’ai rien de spécial, et ma vie m’importe plus…
Je relis la ligne. Aucun des mots ne me paraît familier. Je change de couloir et je reste aussi indécise dans celui de gauche. A regrets, je vais dans le rouge et cette fois-ci deux choses se produisirent. A peine, ai-je mis le pied dans ce couloir que l’air frémit autour de moi ; la poussière se soulève et retombe aussitôt. Enfin sur le mur, deux mots grecs essentiels me sautent aux yeux. Un sourire apparaît sur mon visage. Une joie que je n’ai pas connue depuis longtemps m’envahit.
Ces mots sont ville, et citoyens. Πολις et πολιται.
Donc si je comprends bien, le couloir rouge me conduirait vers cette ville horrible remplie de fous ? J’hésite et me demande si l’inconnu n’est pas préférable comparé à Andrassi… Je hausse les épaules. On verra bien l’accueil qu’on me réservera. Peu à peu, les murs rouges m’environnent. J’ai le sentiment désagréable que quelque chose de terrible m’attend au bout, mais je suis préparée à tout désormais.

Rien n’est plus stupide que de marcher pendant des heures. Enfin, des heures…Ca fait peut-être dix, vingt minutes que je traîne les pieds. Je m’arrête en plein milieu du couloir, pas épuisée, mais avec l’impression d’être enfermée dans un labyrinthe en ligne droite. Et comme je ne suis pas du tout du genre patiente, je me mets à hurler :
-IL FINIT QUAND CE MAUDIT DE COULOIR ! JE VEUX SORTIR DE CE MERDIER !
Suivi de borborygmes incompréhensibles que j’ai un peu honte à retranscrire. Je continue à marcher, lançant des regards furieux aux inscriptions de grec inconnues pour moi, quand je me cogne contre quelque chose qui me projette sur le sol. Légèrement sonnée, je lève les yeux et constate qu’il s’agit… d’un ascenseur.
En vérité, je m’attendais à tout sauf à ça. Je pensais avoir atteint la fin du couloir ou à la rigueur m’être cognée contre un géant, un monstre mais UN ASCENSEUR.
Dans un bruit de ferraille, les portes de l’ascenseur s’ouvrent. L’appareil se résume en une plaque de fer de deux mètres carrés reliée à un ensemble de câble et de poulies. Une lumière blanche illumine les murs de pierre grise. Sans poser le pied sur la plaque, je m’approche et lève la tête pour voir jusqu’à quelle hauteur va l’ascenseur. Je redresse mes lunettes sur mon nez et en plissant les yeux, j’aperçois à des kilomètres de là une petite lueur bleutée. J’hésite un instant, mais de toute façon je n’ai plus vraiment de choix. Je monte sur la plaque de fer, qui s’abaisse légèrement sous mon poids. Pendant quelques secondes rien ne se passe, tandis que je cherche des yeux un quelconque bouton. Puis sans avoir touché à rien, les portes se referment, l’ascenseur a un sursaut qui manque de me faire tomber, et commence son ascension à un rythme assez irrégulier. Cela doit faire bien longtemps qu’il n’a pas été utilisé. Quelques minutes plus tard, il s’arrête à moins de deux mètres du plafond, où se trouve accroché une ampoule bleue. Je lance un regard perplexe autour de moi quand dans un nouveau vacarme métallique, un mur se scinde en deux et s’ouvre. Cette fois-ci sans hésiter j’emprunte ce passage. Les portes se referment derrière moi, lentement, comme si elles attendaient quelque chose. Et en fait j’aurais dû réagir plus vite, reprendre l’ascenseur, redescendre et essayer le couloir bleu ou blanc mais trop tard. Les portes sont closes. Car là où je suis, est le dernier endroit au monde où je veux me retrouver. Je suis retournée dans la prison-palais.
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeMer 25 Juil - 13:30

Il y a toujours des moments dans la vie, où on se dit : « Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour… ? » Il suffit alors de compléter la phrase à votre guise et dans mon cas, c’est :
« Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour me retrouver à nouveau dans ce guêpier ? »
Je reste immobile dos au mur tandis que j’observe les lieux. On dirait une sorte de hangar gigantesque où sont garés des centaines de char de guerre, rouges comme les uniformes des gardes. Tous alignés de profil, ils font face à une imposante porte en acier noir. En levant les yeux, je peux apercevoir d’énormes câbles serpentant d’un mur à l’autre, une pince qui doit bien peser dix tonnes, et des passerelles permettant la circulation d’une porte encastrée dans un mur à une autre porte : des petites silhouettes rouges se meuvent dessus. Il m’est impossible d’apercevoir le plafond, plongé dans une totale obscurité.
En ramenant mon regard en bas, je vois avec un effroi croissant que deux gardes discutent de l’autre côté de la forêt de chars. Je m’accroupis aussitôt et rampe vers le char le plus proche. Je n’ai qu’une idée en tête : déguerpir au plus vite. Je réfléchis, l’estomac noué par la peur, les jambes flageolantes. Puis la solution s’impose à moi, follement dangereuse. Je vérifie si les gardes sont partis : ils me tournent le dos maintenant, mais c’est amplement suffisant pour ma petite opération.
Le dos courbé, plus silencieuse qu’une souris, je m’atteins le char le plus proche de la porte de sortie. Tous les membres tendus, je me hisse à son bord, et comme je l’ai vu dans les films de guerre (les rares que j’aie vu) je fais tourner une palanque, soulève une trappe et me glisse à l’intérieur. Il fait noire comme dans un four, et la seule lueur visible provient d’une petite fenêtre devant moi où je ne peux voir qu’une partie de la porte de sortie. J’ai à peine fait un geste, que devant moi des centaines de petites lumières s’allument et qu’un large panneau de commandes s’affiche. Je reste perplexe en contemplant les boutons de toutes les tailles de toutes les couleurs. Avec un soupir résolu, je me penche et commence à déchiffrer le panneau. Je finis par comprendre rapidement que les deux manettes sur le côté me serviront à diriger le char, et que certains boutons lanceront des missiles (non je n’ai pas fait l’armée, il suffit juste de s’aider des petits dessins au-dessus des boutons). A priori, je n’aurais pas besoin d’attaquer. J’ai bien observé les lieux, en particulier la porte, et j’en suis arrivée à la conclusion que le petit capteur bleu sur un côté de la porte, et que l’on retrouve sur le devant du char n’est pas là pour faire joli. Je cherche un bouton de démarrage quand j’aperçois un petit écran sur lequel s’inscrit en lettres vertes vives :
INSÉREZ VOTRE CARTE-CODE

Merde.
Puis la mémoire me revient. En général je n’ai pas une excellente mémoire visuelle et quand un endroit ne me plaît pas, je m’empresse de l’oublier (quoique j’arrive toujours à retrouver le chemin du lycée). Mais là, bien entendu, tout est différent. Et je me souviens parfaitement, avant de rentrer dans ce tank, d’une petite table en acier et d’une chaise près du dernier rang de chars. Je suis prête à parier avoir vu dessus des cartes et autres objets. En silence je rouvre l’espèce de trappe au-dessus de ma tête, vérifie que les gardes sont partis, et me glisse à l’extérieur (ou plutôt me laisse tomber lourdement).
Courant d’un pas souple, je m’arrête soudain comme frappée par la foudre. La tête me tourne, j’ai la nausée. Je suis prise d’un vertige si violent que je dois m’accroupir entre deux chars et attendre que ma vue se stabilise. Je ne me suis pas rendue compte que cela fait des heures que je n’ai ni bu ni mangé. Mon instinct de survie a pris le dessus, et maintenant que je ne suis plus attaquée par personne, mon corps revient m’enquiquiner. Je reste bien cinq minutes, prostrée, puis au bout d’un effort considérable (et j’exagère à peine) je me lève et me dirige vers la table. Arrivée là, je tends l’oreille. Tout est silencieux. J’arrive même à percevoir le grésillement des ampoules électriques. Puis d’un geste vif, je prends dans mes mains tremblantes une dizaine de cartes en plastique et en métal. Je commence à m’éloigner quand mon regard est attiré par un objet accroché à la chaise. Je fais le tour de la table et vois qu’il s’agit d’une arme similaire à celle que porte les gardes dans la ville. Je m’en saisis : c’est un revolver gris-noir, assez lourd et long d’une trentaine de centimètres. Il est rangé dans un étui en cuir noir, le tout accroché à une ceinture rouge sombre. Avec un frisson, je l’attache à ma taille.
Revenue au char, j’entreprends de tester toutes les cartes, mais aucune n’a la taille adéquate pour rentrer dans le petit interstice. C’est plus que désespérant. Tout en réfléchissant sur le meilleur moyen de trouver d’autres cartes, j’inspecte d’un œil distrait l’arme trouvée sur la chaise. Mon regard est attiré par sa crosse, et je me retiens de pousser un cri de joie. La solution est là devant moi. Sur un côté de la crosse, un petite carte en métal gris est encastrée, parfaitement camouflée dans le gris de son support. J’enlève ses attaches, prends la carte et l’insère dans l’interstice. L’écran s’illumine affichant un petit plan, au-dessus est inscrit en lettres blanches :
PLAN DU PALAIS

J’ai le temps d’apercevoir un point rouge clignotant sur lequel apparaît Char n°6, et qui apparemment désigne mon char, et devant à quelques mètres le message en vert SORTIE OUEST, avant qu’un grondement sourd me fasse sursauter. Je comprends alors que le tank est en marche. Je m’installe le plus confortablement du monde, agrippe les deux manettes et les pousse vers l’avant. Je suis tellement surprise de sentir le char avancer si brusquement, que par pur réflexe, je lâche les manettes. La machine part sur le côté et dans un sinistre BONG se cogne contre le char voisin. Effrayée, je reprends les commandes et avec force jurons, parviens à remettre le char droit. En fait, ce n’est pas si compliqué : la manette de gauche permet d’avancer ou de reculer, tandis que l’autre sert à prendre la direction de son choix. Le plus dur est d’avoir conscience de conduire un char de trois tonnes et de quatre mètres de large. Tout en priant pour que personne n’entende mes tentatives désespérées de pilotage, je réussis, après m’être habituée aux commandes, à placer le char juste devant la porte de sortie. Arrivée là, un nouveau message apparaît :
VEUILLEZ INTRODUIRE VOTRE CARTE DE MISSION

Cette fois-ci un dessin de ladite carte est représentée : un rectangle avec une tête de mort. Fouillant dans le tas de cartes, je la trouve enfin. La tête de mort me sourit bêtement. Je l’insère et attends. La porte s’ébranle et commence lentement à s’ouvrir, alors que l’écran marque :
MISSION DE NETTOYAGE DES ÉGOUTS

C’est fait exprès ou quoi ? La tête de mort n’a pas disparu et ricane pour de vrai. Dès que l’ouverture est assez grande, je fais rouler le tank. Moins de deux secondes après, je suis dehors. Je retrouve avec une joie amère les immeubles grisâtres, les habitations sinistres et les habitants dépressifs. Un ultime message s’affiche, le ton légèrement ironique :

TOUTE SORTIE EST DEFINITIVE SI MISSiON NON-ACHEVEE

Ha, ha, ha. Je me marre…
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeDim 23 Déc - 22:09

Petite news : j'ai enfin créé des chapitres ! Il y en 24 en tout Wink
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeDim 23 Déc - 23:03

24? bah t'es motived toi =D

Moi j'avais des idées pour continuer mais j'attend d'avoir la "belle version" de Word pour écrire la suite xD Laughing
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeLun 24 Déc - 17:35

Lils a écrit:
24? bah t'es motived toi =D

Moi j'avais des idées pour continuer mais j'attend d'avoir la "belle version" de Word pour écrire la suite xD Laughing

J'ai hâte de lire ça ^^
Mais pourquoi motivée ? Vu que l'histoire est déjà entièrement tapée, finie, achevée ça m'a pris trop la tête de créer 24 chapitres Wink
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeLun 24 Déc - 19:20

Ah d'accord, tout est déjà écrit. Je croyais que tu avais prévu 24 chapitres Wink
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeLun 24 Déc - 19:49

Sad meuuuuh je croyais pourtant que je te l'avais dit !
Bon qu'importe, sinon je suis embêtée parce que je dois changer la fin. Pas les dernières pages, mais plutôt le passage des révélations... Ca blablate un peu trop et y'a pas assez d'actions, et je compte bien le réécrire pendant ces vacances, alors voilà ça m'arrangerait que toi ou Bellou lise mon histoire et puis qu'après je vous montre les modifs pour me dire si ça va!





mais je peux rêver hein xDD
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitimeMar 25 Déc - 20:52

Méchante Surprised

Bah si tu me l'envoies complètement avant le 27 (ou 28) j'aurais le temps de la lire (car j'ai eu Office pour Noweel donc Word is baaaack Cool Laughing ) et comme je sens que mon cousin ne sera pas très bavard, je pourrais te donner mon avis en rentrant Wink
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MessageSujet: Re: Le Temple de l'Incompréhensible   Le Temple de l'Incompréhensible Icon_minitime

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